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Et vous aurez vécu

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Arraché du fond du tiroir où il était soigneusement caché, sans retouches aucune, un tout premier roman, écrit à chaud.

Seize ans dans les années soixante ; des réserves inépuisables de naïveté, de passion, de refus et d'attentes. Marie-Isabelle dite Micky vit avec une ferveur juvénile sa découverte de l'amour au cours de vacances bretonnes. Mais les contraintes familiales et sociales pèsent lourd sur les élans des adolescents longuement mineurs, à l'époque du tabou de la virginité et de l'absence de pilule. Son récit dit son refus de l'oubli, ses révoltes, son mépris des consolations qui lui sont offertes, sa tentative pour retrouver celui en qui elle s'obstine à  mettre tous ses espoirs.

 

Un extrait :

Dans le noir complet, une chanson s'élève : tous les juke-box la jouaient et Jacques l'aimait. Voici maintenant le bar, la plage, la piste des « Mouettes », le garage, l'escalier : Jacques va y venir. Déjà, je l'aperçois : il cherche son briquet dans sa poche, il fronce un peu les sourcils ; il sourit, d'un seul côté, en me regardant d'un air complice ; il s'approche de moi, il parle. Que dit-il ? « Il faudra revenir... je t'aime... tu veux bien ?. . » Il a l'air grave, soudain ; il va m'embrasser. Le noir : fin du premier épisode. La réalité : c'est fini, je ne le verrai plus ; il ne m'aime pas, il m'a quittée, il est avec une autre. J'ai mal, j'aurai tout le temps mal, je serai toujours seule, je voudrais être morte... Ce n'est pas juste. Je ne peux pas dormir, je ne peux plus pleurer : trop fatiguée pour cela. À nouveau le film... .

Et ce sera ainsi tous les soirs, tous les jours, pendant combien de temps ? Et tout cela, quand j'en parle, me paraît si vivant que j'ai peur de le faire renaître par cette seule évocation. Je ne peux pas être objective ; je ne sais pas combien il entre là-dedans d'imagination ; je sais seulement que j'ai connu, ce soir-là, et tous les autres, le fond du malheur. Et qu'on ne vienne pas me dire qu'il y a des douleurs bien plus graves ! On ne mesure pas une peine à sa gravité objective, mais à la part qu'on y prend, et je suis bien sûre de m'être jetée dans celle-là tout entière, à corps et à cour perdus. Je peux sourire de la cause, non de la douleur elle-même. Elle m'a menée assez loin pour que je puisse la revendiquer pour vraie.

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